Le kyste synovial du poignet

L'une des affections la plus couramment rencontrée pour la main et le poignet est le kyste synovial, également appelée arthro-synovial. Il est situé tout proche des articulation et des tendons avec lesquels il va communiquer.

Il s’agit d’une tuméfaction plus ou moins arrondie (boule du poignet) qui peut se produire soit devant le poignet, au-dessus du pli de flexion du poignet, c’est le kyste synovial palmaire ; soit derrière le poignet, c’est le kyste synovial dorsal.

Parfois le kyste synovial peut être invisible et se présenter comme une douleur isolée du poignet. Le kyste peut être de petite taille, à peine visible, mais douloureuse lors des mouvements du poignet et au toucher, ou au contraire parfois volumineuse, inesthétique mais totalement indolore.

Toutes les articulations du corps sont susceptibles de développer un kyste. Cependant, ceux-ci se développent généralement sur les poignets, mains et doigts. 80% des kystes synoviaux du poignet se développent sur la région scapho-lunaire.

L'apparition de ces kystes est causée par une hernie synoviale de l'articulation du poignet. Cette tuméfaction est composée du liquide synovial, un liquide épais et gélatineux entourant tendons et articulations, et dont le rôle et de réduire les frictions lors des mouvements par son action lubrifiante.

L'inflammation déclenchée par cette poche de liquide synovial tire sont origine de la dégénérescence de la capsule articulaire du poignet, qui présente une épaisseur et une résistance plus importante dans ces deux localisations (kyste synovial palmaire et kyste synovial dorsal).

Actuellement, les causes immédiates de cette dégénérescence ne sont pas connues. Il est possible qu'elle provienne de mouvements répétitifs, du vieillissement, de blessures.

Généralement, les kystes vont apparaître spontanément, il arrive toutefois qu'ils apparaissent suite à des traumatismes, de chute sur le poignet qui au premier abord semblait sans gravité.

La version dorsale du kyste se retrouvera d'avantage chez les jeunes adultes. Chez les personnes âgées, il peut être observé en association avec une arthrose du poignet.

La préférence manuelle ou manualité aura un impact sur le poignet le plus susceptible de développer un kyste. Ainsi, une personne droitière à d'avantage de chance de développer un kyste sur son poignet droit que le gauche.

Totalement bénignes, les tuméfactions ne se propageront pas, en revanche, elles constituent une gêne pour les mouvements du poignet, mais également dans la saisie d'objets. Leur taille est susceptible d'augmenter.

Il est tout à fait possible pour un patient de voir son kyste disparaître de manière spontanée.

Ainsi, 25% des kystes vont disparaître progressivement de façon totalement spontanée sous 6 mois après leur apparition. Pour la majorité des patient,s ces kystes seront de petite taille, et peu gênants.

Ils ne justifient donc pas un traitement, sauf dans le cas de raideur du poignet ou d'une diminution très perceptible de la force accompagné de douleurs.

Parmi les traitements, ce sont la ponction à l'aiguille et l'exérèse lors d'une intervention de chirurgie qui sont les plus fréquemment pratiquées.

La première approche est généralement médicale, en immobilisant l'articulation afin de permettre une réduction spontanée du kyste. Lors de la majorité des cas, une orthèse de poignet ou une attelle pour la main et le poignet est utilisée par le patient pour diminuer la production de liquide synovial.

La seconde option est de pratiquer une ponction à l'aiguille du kyste. Elle peut être accompagnée d'une injection de cortisone pour réduire les chances de devoir recommencer un drainage qui est compris en 60 à 80% de chances.

C'est une intervention relativement indolore, offrant une récupération très rapide, au maximum quelques jours. Malheureusement suivant la taille et la localisation, il n'est pas toujours possible de recourir à cette solution.

Le traitement chirurgical ne doit être envisagé qu'en dernière solution, s'il existe une gêne fonctionnelle ou esthétique. Il est impossible de garantir la disparition des douleurs.

L'intervention visera à faire une ablation du kyste et de sa base d'implantation pour minorer les risques de récidives.

Deux techniques opératoires sont possibles :

La chirurgie « à ciel ouvert » ou le chirurgien réalisera une incision moyenne au-dessus du tendon ou de l'articulation malade.

La chirurgie arthroscopique le chirurgien va réaliser deux petites incisions et insérer un arthroscope (une micro-caméra) permettant de voir l'articulation de l'intérieur.

Les incisions pour l'arthroscopique ne mesurant que 2 mm, il n'est pas nécessaire de poser de points de suture. Le pansement pourra également être retiré rapidement : après une semaine.

En fonction du patient, de la localisation du kyste, on procédera sous anesthésie locale ou générale.

Une attelle sera nécessaire pendant 10 à 15 jours. Il arrive que les 24 heures après l'intervention, la présence d'un petit drain soit nécessaire.

Après un repos de 15 jours, il est possible de reprendre ses activités.

Sur une période de 1 mois, il est possible de ressentir des douleurs au niveau du poignet lors des mouvements de la vie quotidienne.

Pour les gestes en forces ou on contrainte, la douleur peut être présente 1 à 2 mois de plus.

La cicatrice n'aura pas son aspect définitif avant minimum 6 mois.

S'il est possible qu'une récidive se produise sur le poignet soigné, c'est un cas rare, et il se produit à un autre emplacement du poignet.

Un examen médical approfondi est nécessaire et important. Il permet de s'assurer qu'il s'agit uniquement d'un simple kyste synovial, et non un lipome, une infection des éperons rocheux ou d'autres maladies provoquant des bosses sur le poignet.