REDUCTION MAMMAIRE
Présentation de l’intervention
La réduction mammaire est une chirurgie visant à diminuer des seins volumineux et tombants. L’intervention sert à remonter la poitrine tout en repositionnant le mamelon. Elle a pour but d’équilibrer les volumes des seins tout en redonnant au mamelon et à l'aréole une forme et un emplacement naturels.
Principales indications pour réduction mammaire
L'hypertrophie mammaire (les seins trop gros) est définie comme un volume des seins trop important par rapport à la morphologie de la femme. Elle est qualifiée de modérée quand le volume du sein est estimé entre 400 et 600 cm3 ; assez importante entre 600 et 800cm3 ; importante entre 800 et 1000 cm3 ; très importante au delà de 1000 cm3. On parle de gigantomastie quand le volume du sein est estimé à plus de 1500 cm3.
Seule la chirurgie permet de corriger une hypertrophie mammaire. Cet excès de volume, et donc de poids, altère l'élasticité des tissus et finit par entraîner une ptose (chute) des seins, c'est-à-dire un affaissement de ceux-ci. Enfin cette surcharge pondérale agit sur la statique vertébrale, causant des douleurs de la musculature dorsale. L’hypertrophie mammaire, par sa composante graisseuse, est bien sûr, fréquente chez les femmes obèses.
La diminution mammaire vient en aide à ces femmes qui bénéficieront alors d'un soulagement à leurs maux physiques et psychologiques. C’est la raison pour laquelle, cette intervention peut être prise en charge par la sécurité sociale sous certaines conditions (au-delà de 300 gr de diminution du volume mammaire sur chacun des deux seins.)
La réduction mammaire peut être effectuée dès la fin de la puberté dans les formes graves de mal-être physique et psychologique. Elle peut être pratiquée dès l'adolescence si la gêne fonctionnelle est importante, avant une éventuelle grossesse.
En cas d'excès pondéral, il est demandé à la patiente de maigrir. En effet, tout amaigrissement important en post opératoire pourrait être délétère pour la stabilité du sein qui diminuerait de volume et tomber davantage.
Si la patiente prend la pilule contraceptive, elle devra l'arrêter un mois avant et après l'opération pour diminuer les risques de phlébite. La consommation de tabac éventuelle sera aussi proscrite un mois avant et après l'opération.
Une mamographie pré opératoire est souhaitable après 30 ans ou avant s'il existe des antécédents familiaux de cancer du sein.
Photos de réduction mammaire avant et après l'intervention
La réduction mammaire : technique et déroulement
L'intervention est réalisée souvent sous anesthésie générale, parfois sous anesthésie locale avec forte sédation. Elle dure selon les cas entre 2 et 3 heures et nécessite 24 à 48 heures d’hospitalisation. Elle consiste à remodeler le sein en enlevant l’excédent de glandes et de peau et à replacer le mamelon.
Les techniques utilisées pour des hypertrophies importantes sont en général à pédicule supérieur ou supéro-interne, la cicatrice finale dessine la lettre T inversé. La technique « verticale », est classiquement indiquée pour les petites et moyennes hypertrophies, elle est par ailleurs de plus en plus utilisée pour les grandes hypertrophies.
Le chirurgien commence par supprimer le tissu glandulaire en excès et remonte la glande du sein. S'il existe plusieurs méthodes opératoires, la plus pratiquée nécessite trois incisions : une autour de l'aréole du sein, une verticale qui part de l'aréole jusqu'au pli sous le sein et une troisième qui suit la courbe naturelle de ce pli. Il procède ensuite à un redrapage de l’enveloppe cutanée afin d’assurer une bonne tenue et un joli galbe aux nouveaux seins. Il ne reste qu'à replacer le mamelon à sa nouvelle position et au chirurgien à recoudre les incisions avec du fil résorbable.
Un drainage est mise en place pour évacuer un éventuel hématome, il sera enlevé au bout de 24 à 48 heures lors de la sortie de la patiente.
Un soutien-gorge de sport est mise en place pour une durée de 30 jours. Les fils sont enlevés au 21e jour.
Après l’intervention de réduction mammaire
Les suites ne sont pas particulièrement douloureuses. Dans la majorité des cas, des antalgiques simples (type Doliprane) sont suffisants. Les ecchymoses disparaissent après quelques jours tandis que l’œdème du sein subsiste pendant une à deux semaines.
Au début, les mouvements des bras peuvent s’avérer douloureux. Il faut éviter de forcer, de soulever des poids, et ne pas dormir sur le ventre.
Le nombre de cicatrices sera proportionnel à l’importance de l’hypertrophie à corriger. Elles sont souvent très discrètes. La cicatrice péri-aréolaire sera entièrement dissimulée grâce à la pigmentation naturellement rosée de cette zone.
Le résultat est visible au bout de six mois. Il est définitif. Il faut prévoir une incapacité de travail de 2 à 4 semaines environ. La reprise progressive du sport est autorisée après un à deux mois.
Suivi et complications éventuelles
Comme pour toute autre intervention chirurgicale, les complications sont possibles, mais peu fréquentes : infection, saignement, mauvaise cicatrisation, asymétrie, engourdissement, etc. Il faut aussi savoir que le galbe parfait n’est pas facile à obtenir. Une perte de sensibilité du mamelon temporaire ou permanente (très rarement) peut survenir dans le cas d’une incision périaréolaire.